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L'art des papiers découpés, la nature, les chats,les beaux textes... Parce que Beauté et Bonté vont de paire au bout du chemin, ce chemin que l'on parcourt seul dans son petit coeur mais toujours avec la présence des autres de près ou de loin.

Pour un enfant seul qui attend...

Chère Mili,

Je suis sûre que tu es allée te promener dans les bois ou dans les vertes prairies, et que tu as franchi l'eau vive et  claire d'un ruisseau. et dans ce ruisseau tu as jeté une fleur, une rouge, une bleue ou une blanche comme neige. Elle est parie à la dérive, et tu l'a suivie des yeux aussi loin que tu le pouvais. et elle s'en est allée, tranquille, portée par les vaguelettes, de plus en plus loin, tout le  jour et toute la nuit aussi, au clair de la lune ou des étoiles. De lumière, elle n'avait pas beaucoup besoin, car elle connaissait le chemin et elle ne se perdit point. Après qu'elle eut voyagé trois jours sans s'arrêter pour se reposer, une autre fleur vint à sa rencontre sur un autre ruisseau. Une enfant comme toi , mais loin, très loin d'ici, l'avait en même temps jetée au fil de l'eau. Les deux fleurs s'embrassèrent et poursuivirent  ensemble leur chemin; ensemble elles restèrent jusqu'à ce que toutes deux sombrent au fond. Tu as également vu un petit oiseau s'envoler au soir, à tire d'aile au dessus de la montagne. Peut-être as-tu pensé qu'il allait se coucher; pas du tout: un autre petit oiseau survolait à tire d'aile d'autres montagnes, et tandis  que tout sur la terre était plongé dans l'obscurité, tous deux se rencontraient dans le dernier rayon de soleil. Le soleil étincelait sur leurs plumes, et tandis qu'ils virevoltaient dans lalumière, ils se disaient l'un à l'autre bien des choses que nous, sur la terre en dessous,ne pouvions entendre. Tu vois, les ruisseaux, les fleurs, les oiseaux se rejoignent, mais les gens ne le font pas; les grandes montagnes et les fleuves, les forêts et les prairies, les cités et les villages s'interposent entre eux, ils ont leurs places définies, l'on ne peut les bouger, et les humains ne savent pas voler. Mais un coeur humain s'échappe vers un autre, en dépit de ce qui s'interpose.  Ainsi mon coeur s'échappe vers le tien et, bien que mes yeux ne t'aient pas encore vue, il t'aime et pense qu'il est assis auprès de toi. et toi, tu dis:<<raconte-moi une histoire>> Et il répond:<<Oui, chère Mili, prête-moi donc l'oreille.>> 

Wilhelm Grimm " Chère Mili " 1816 

à suivre...

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C
Bravo, <br /> Ils sont superbes tes nouveaux papiers ! Nouis venons de les regarder avec Pascale et Bruno . <br /> Nous t'encourageons à continuer .
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